je vous présente un travail que j’adore. Je l’ai appelé 𝑆𝑜𝑛𝑔𝑒 𝑑’𝑢𝑛𝑒 𝑛𝑢𝑖𝑡 𝑑’𝑒𝑡𝑒. Je vais tenter d’être concise et claire sur l’explication de cette démarche
D’abord le titre : pièce de théâtre de Shakespeare écrite autour de 1590, dont une partie se passe en forêt. Vous allez comprendre, si si je vous promets.
Sur cette création, j’ai souhaité rendre hommage au magnifique tableau du Douanier Rousseau « Le rêve » peint en 1910. Je voulais respecter sa végétation foisonnante, cette jungle abondante où coexistent humain et animaux dans la dimension du rêve. Mais pas facile de s’approprier et réinterpréter l’oeuvre d’un peintre si loin de ce que je travaille habituellement, l’art naïf ne me plaisait pas vraiment jusque là, mais comme le palais, l’esprit et les yeux évoluent, et d’une manière générale j’essaye de m’intéresser à tous les courants.
J’ai donc récupéré les deux tigres et deux fleurs d’Henri Rousseau comme vrai gros clin d’oeil à son style. Puis toute l’ossature du tableau, l’ambiance générale.
Depuis longtemps, j’ai dans ma banque de donnée une magnifique oeuvre de Julio Romero de Torres : « les deux chemins » 1911-1915. La position de la jeune femme correspondait parfaitement au boulot que je souhaitais réaliser. L’histoire du tableau aussi, la demoiselle hésitant entre Dieu et le monde, avec ses luxes et ses tentations. Perfecto ! J’avais tous les éléments pour bosser.
J’ai utilisé une harmonie chromatique différente de celle du Douanier, mais en maintenant l’importance du vert si cher au peintre.
Voilà donc un mélange d’art naïf et de symbolisme pour rendre hommage à ce peintre incroyable et autodidacte qu’était Henri Rousseau, qui n’a jamais quitté la France, ne s’évadant qu’à travers ses tableaux.
Le titre, songe, synonyme de rêve, était évident, et puis la nuit d’été est évoquée par les couleurs et la nudité… Je fais ce que mon cerveau me dicte, hein, et je trouve qu’il a été cool pour cet hommage, franchement, Douanier Rousseau et moi c’était pas gagné…
Songe d'une nuit d'été