Mais qui est donc cette jeune fille au regard encore mal assuré ? Son teint pâle et ses petites joues roses poudrées nous laissent penser qu’elle est encore bien jeune ! Et pourtant dans cette posture et cet habit d’apparat, de brocart noir, enrichi de fil d’or et d’argent, elle n’a déjà plus l’air d’appartenir au monde de l’enfance. Observez son visage. Son regard trahit une grande mélancolie. Et pour cause, à dix-huit ans, cette splendide jeune fille vient d’être mariée. Elle va devoir quitter le foyer familial pour ne plus jamais y revenir… Vivre éloignée des siens dans un foyer inconnu pour elle. Ce tableau a donc été commandé par ses parents désireux de conserver une image de leur fille avant son mariage. Comme pour la garder près d’eux. Un peu. C’est un portrait d’autant plus émouvant quand on sait que la malheureuse mourra quelques années plus tard, à l’âge de vingt-trois ans, après avoir donné naissance au futur roi du Portugal, Jean IV. Elle laissera son père inconsolable, le duc de Frías pour qui ce tableau est le dernier souvenir de sa fille.
La réinterprétation de Béné :
Collage réalisé le 4 août 19 à Montpellier. Je ne connaissais pas l’histoire du tableau, et finalement les mots de Mathias Malzieu collent parfaitement. Elle cache sa bouche car cette jeune femme a des secrets.
J’ai eu envie d’un fond rouge vu pour lui donner encore plus de lumière et renforcer un peu l’aspect clownesque de la création. Et le rouge c’est la couleur de la vie.
Dixit Jacques Garcia…

Tais Toi