« Il était comme un homme qui s’était réveillé trop tôt dans les ténèbres, alors que tous les autres dormaient encore ». Dimitri S. Merezhkovski.
 
J’ai rencontré Leonard de Vinci et le Covid le même jour. Cocktail très productif. Le delirium de la fièvre m’a emmenée une nuit de février dans l’atelier du virtuose pour découvrir et étudier son travail artistique. Dans ce rêve, j’ai associé des tableaux, coupés certains autres pour en créer de nouveaux. C’est véridique. Ce rêve est le point de départ de la modeste étude que j’ai réalisé sur l’œuvre de Leonard.
Travail somme toute modeste comparé à l’étendue de son incroyable génie. Pour moi c’est la première fois que j’intellectualise autant un travail. Leo (on est presque intimes maintenant) est venu me chercher, il fallait un minimum de connaissances pour oser s’attaquer à son travail. Aussi, après avoir dévoré documentaires, conférences et bouquins, j’ai commencé à mieux appréhender la démarche de cet extraterrestre. Et, bien évidemment, je suis tombée amoureuse de lui, de son sfumato, ses mystères, son humour, son végétarisme, son avant-gardisme, son tout. « La perfection n’est pas un détail, mais les détails font la perfection » disait-il. Cela a clairement éveillé en moi une envie de faire plus, d’aller plus loin, et de regarder plus attentivement toute la beauté si fragile et éphémère qui nous entoure. 
Mon choix s’est porté sur huit de ses tableaux. J’aurais aimé en faire plus, mais les sources et le temps ne sont malheureusement pas illimités. Et, pour être totalement honnête, j’ai décidé d’arrêter ma collection sur l’Archange Gabriel (L’Annonciation) pour plusieurs raisons : c’est un personnage que j’aime beaucoup et que je gardais pour la fin telle une friandise. Mais il s’est fait désirer, j’ai eu beaucoup de mal à le trouver, si bien que j’ai fini par l’extirper d’un livre que je me suis offert pour l’occasion.
Hasard ou message, j’ai mis un point final à mon travail leonardesque le 15 avril 2022, vendredi Saint, et aussi jour du 570e anniversaire de Maître Leonard. Évidemment que ce n’est pas le hasard mais bel et bien le plus beau des signes que je n’ai jamais reçu. J’ai donc arrêté ma collection sur ce merveilleux moment spirituel. 
Leonard, je te voue désormais un culte, toi que je boudais depuis toujours, aujourd’hui je t’aime comme Alexandre Cabanel, Cranash, De Messine et ton ami Sandro Botticelli. Je t’aime comme tous ces maîtres venus d’ailleurs me souffler à l’oreille des messages sacrés qu’il faut transmettre avec mes couleurs et mes outils modernes, si faciles et riches de possibilités.
Suis-je à la hauteur ? J’ose espérer que cette étude hommage vous touchera tout autant que moi. Je crois ne jamais avoir vibré de la sorte sur un travail artistique. J’espère que vous apprécierez à sa juste valeur le travail d’un immortel et que vous le redécouvrirez au travers de mon interprétation « re-naissance ». Oser toucher De Vinci est peut-être insolent ou audacieux, j’ai été les deux. Je l’assume et je suis fière de ce que j’ai accompli, d’être allée aussi loin dans mes recherches artistiques et historiques. Aujourd’hui je suis riche de ces nouveaux enseignements, car, grâce à toi Leo, je comprends bien mieux la Renaissance et son histoire artistique italienne.
Voici Leonardo da Vinci X Voglio Bene.
 
 
À vous, à Leonard, à l’art, à l’Italie,
Ti voglio bene,
Bénédicte.